Hybride rechargeable : Renault veut stopper cette motorisation
On le sait, le marché automobile ne cesse d'évoluer au fil des années, et tout particulièrement depuis les cinq dernières. En effet, l'électrification s'accélère, au détriment des voitures thermiques, de plus en plus mises de côté. Et tous les constructeurs sont concernés, notamment Renault. Ainsi, le Rafale marque une étape importante dans l'évolution stratégique de la marque au losange. Destiné à être le dernier modèle hybride rechargeable du constructeur, il incarne une transition assumée vers une gamme davantage axée sur l'hybride non rechargeable et l'électrique. Fabrice Cambolive, directeur général de la marque, a confirmé cette orientation dans un entretien accordé au magazine Autocar.
Renault en pleine mutation
Une prise de position qui contraste avec celle de nombreux autres constructeurs automobiles tels que BMW, Audi, Toyota, Volkswagen, Volvo ou encore Stellantis, qui continuent d'investir massivement dans la technologie hybride rechargeable. L'homme d'affaires explique qu'il « y a trois ou quatre ans, il n'était pas évident de choisir entre un hybride léger, complet, rechargeable ou un véhicule purement électrique. Il y avait de nombreuses façons différentes de gérer votre gamme de moteurs. Ce que nous avons décidé, c'est de parier sur le full hybride, car pour moi c'est le moyen le plus simple d'avoir des voitures à faible consommation et de préparer nos clients à passer aux véhicules électriques ».
Le Rafale est ainsi le dernier modèle à faire exception à cette règle. Avec cette décision, Renault souhaite simplifier son offre et se concentrer sur deux technologies complémentaires : l'électrique pour les citadines et les hybrides non rechargeables pour les autres segments. Ce dernier combine un moteur thermique trois cylindres essence de 1,2 litre avec trois moteurs électriques : un sur chaque essieu ainsi qu'un générateur-démarreur intégré à la boîte de vitesses. Cette architecture lui permet d'offrir une autonomie 100 % électrique de 106 km selon le cycle WLTP, grâce à une batterie de 22 kWh.
Un changement de stratégie
Cette technologie ne sera toutefois pas adaptée à d'autres modèles de la gamme. L'empreinte généreuse du Rafale lui permet d'exploiter pleinement cette architecture multi-énergie, ce qui ne serait pas forcément le cas pour des véhicules plus compacts. Jusqu'en 2021, Renault proposait des versions hybrides rechargeables sur des modèles plus compacts, comme la Mégane et le Captur. Toutefois, cette stratégie a évolué, et la marque estime désormais que cette technologie n'a plus de réel intérêt pour les voitures de petite et moyenne taille. Fabrice Cambolive prend alors l'exemple du Scénic.
Selon ce dernier, ce modèle affiche plus de 600 km d'autonomie en version électrique. « Pourquoi devrions-nous proposer une voiture de cette taille avec une solution hybride rechargeable, qui, en termes de package, ne serait peut-être pas aussi intéressante - ou unique - que peut l'être le Rafale dans son segment ? » explique-t-il. Pour Renault, les alternatives sont désormais claires : pour les segments inférieurs, un système full-hybride suffit pour offrir une consommation maîtrisée, tandis que l'électrique représente la meilleure solution pour les conducteurs ayant accès à une infrastructure de recharge.
L'évolution du marché automobile semble également conforter la décision de Renault. Les coûts des batteries baissent progressivement, rendant les véhicules électriques plus compétitifs.
Source www.autoplus.fr
« Retour